Le moulin du Fresne (ou de la Petite Roche) est un moulin à vent cavier, élevé au XVIIIe siècle et doté d'ailes à entoiler ; le meunier entoilant ou désentoilant chaque aile. Le moulin-cavier est un type de moulin à vent se composant d'une maçonnerie conique (massereau) construite au-dessus d'une cave, et d'une cabine mobile en bois (hucherolle) porteuse des ailes et d'une échelle-queue.
Le massereau est la maçonnerie conique construite au-dessus de la cave, traversée par un pivot en bois reliant le mécanisme de la hucherolle aux meules.
La hucherolle est la cabine en bois mobile, presque cubique, portant les ailes et une échelle-queue, et dans laquelle on trouve les engrenages de renvoi du mouvement des ailes
Siècle de la campagne principale de construction
2e moitié 17e siècle
Le moulin de la Roche, ou de la Franchaie, qui relevait autrefois de la seigneurie de Serrant, fut construit au cours de la seconde moitié du 17e siècle ; il ne possédait alors qu'une seule paire de meules et sa voilure était en toile. Vers 1860-1870, il fut rehaussé et reçu des ailes à planches du système Berton, deux paires de meules et un régulateur de Watt. Il cessa de fonctionner en 1914 et fut restauré et remis au vent en 1980.
Sa tour, en schiste ardoisier, mesure 8 mètres de hauteurs et 6 mètres de diamètre ; le mur est de 90 centimètres d'épaisseur à la base et de 70 au sommet. Elle a été ceinturée de deux frettes métalliques en 1906. L'arbre moteur, de 6, 20 mètres de longueur est en chêne et est incliné de 13 degrés par rapport à l'horizontale. Les verges de 15 mètres d'envergure portent une voilure en planches de pin d'Orégon, d'un centimètre d'épaisseur, dont la surface maximale est de 52 mètres carrés. Les deux paires de meules sont situées au deuxième étage, sous la coiffe et le moteur éolien. Le premier étage abrite la distribution du mouvement aux meules par un hérisson et deux couronnes, ainsi qu'un blutoir. L'ensachage s'opère au rez-de-chaussée
Source :Ministère de La Culture
Louis Coraboeuf menait également le moulin voisin du Fresnes situé à 1 km à peine plus à l'ouest. Après son décès en 1873, son neveu Pierre prit sa suite. Il y resta jusqu'en 1906, alors qu'en 1893 le moulin avait été soustrait du domaine de Serrant. Après 1906, c'est Joseph Bouin, neveu de Pierre Coraboeuf qui prit la suite jusqu'en 1912 date à laquelle le moulin fut abandonné.
Ce n'est qu'à la fin des années 1970 que, à l'initiative de son propriétaire M. de Villaret et avec l'aide de l'association des Amis des Moulins d'Anjou, on envisagea sa remise en état.
L'entreprise fut menée à bien en 1979 par l'entreprise Croix de la Cornuaille. Le mécanisme de 1860 a été conservé, l'arbre, les ailes, la queue de mise au vent et la toiture ont été refaits sous les mains expertes de son nouveau meunier Eudes de Villaret, il tourne désormais souvent au vent, écrasant des céréales secondaires pour les animaux de son exploitation ou du blé donnant une farine dont le boulanger de la commune fait de savoureuses Possonnettes. Mais ce n'est plus qu'un monument historique, fleuron de notre écomusée local.
Source :la Possonnière au XXe siècle
Le moulin de la Petite Roche est l'un des derniers moulins raviers d'Anjou, heureusement bien restauré. Il est le plus occidental et le plus proche de la Loire, la dominant fièrement du haut de son rocher. Le passage du fleuve à cet endroit est le plus dangereux de tout son cours. Est-ce pour cela qu'à côté, le chemin séparant les deux communes de Savennières et de La Possonnière conduit de l'Enfer au Paradis ?
Dans la pourpre du soir dont se drapait le ciel,
Dominant la vallée et le fleuve et les îles
Qui, là-bas, s'estompaient en teintes de pastel,
Le vieux moulin dressait ses ailes immobiles.
Sa fine silhouette emplissait le décor :
Lui, le muet témoin des fastes d'un autre âge,
Que le soleil couchant venait de coiffer d'or,
Il semblait à lui seul faire le paysage.
Que de fois avons-nous, ensemble, contemplé
Le signe de la croix où se figent ses ailes,
Pour bénir, tour à tour, la vigne après le blé,
Au passage alterné des saisons éternelles !
Mais, par ce soir d'automne, où tout semblait enclin
Au charme douloureux de la mélancolie,
Nous cherchions quels regrets hantaient le vieux moulin
Dont les bras se tendaient en geste qui supplie...
Son mutisme éloquent demandait-il aux cieux
De faire enfin fleurir la paix sur nos désastres ?...
Ou bien regrettait-il, noble et silencieux,
De ne plus, dans ses bras, pouvoir bercer les astres.
Hélène Seguin-dédié à Mme-le S. Cothereau. (Octobre 1942)
Publié par le Courrier de L'Ouest du 13/09/56