Béhuard est une commune insulaire française située dans le département de Maine-et-Loire, en région Pays de la Loire.
Depuis 2000, Béhuard est situé dans le périmètre du Val de Loire classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.
La commune de Béhuard est entièrement située sur une île de la Loire à 16 km au sud-ouest d'Angers et 86 km kilomètres à l'est de Nantes, entre les coteaux de Savennières et de Rochefort-sur-Loire. Respectivement sur la Loire et la Seine, Béhuard et L'Île-Saint-Denis sont les deux seules communes françaises qui coïncident parfaitement avec des îles fluviales.
L'échelle de crues.
Du fait de sa position géographique, Béhuard subit souvent les crues de la Loire. Une échelle de crues placée au centre du village atteste les niveaux des crues subis au XXe siècle, en 1904, 1910, 1936, 1962, 1977, 1982, 1983, 1988, 1995 et 2000.
Buhardus (1063 )
Rupes Buhardi (1070 )
Rochia Buhuardi (1110-1165)
Notre-Dame de Béhuard (1478)
Béhuard
Habitants de Béhuard : Les Béhuardais
Pour les auteurs du XVIIIe siècle, et ceux qui les suivent, la cause est entendue. A l'étymologie fabuleuse relevant de Béhu ard, Béhu brulé, on opposa sans difficulté une charte de la fin du XIe siècle approuvant le legs fait par le chevalier breton Buhuardus, vassal du comte d'Anjou Geoffroy Martel, à l'abbaye Saint-Nicolas d'Angers. Les moines bénédictins auraient alors attaché ce nom à la terre dont ils allaient tirer bénéfice, et Buhuard allait se franciser en se transformant en Béhuard.
Seule île alluviale sur la Loire en Anjou, Béhuard vit en hauteur. Et pour cause, sur cette terre pointue de trois kilomètres de long, les crues sont spectaculaires : 7 mètres en 1910, 5,60 mètres en 2000. La dernière inondation date de 2006. Par conséquent, les maisons médiévales ont été surélevées. L'église, elle, a été érigée sur un rocher au XVe siècle. Construite par Louis XI, après qu'il a échappé à la noyade dans les eaux de la Charente, elle demeure un lieu de pèlerinage à la Vierge.
Si l'histoire de l'ile de Béhuard ne présente pas, comme celle des grandes cités, de palpitantes péripéties où les drames se succèdent, si son sol n'a jamais été arrosé de sang humain dans des guerres fratricides, enfin si des hommes illustres n'y ont point reçu la vie, elle n'en est pas moins célèbre par la beauté de son site, l'un des plus enchanteurs des bords de la Loire et par les souvenirs qu'y laissa le cauteleux Louis XI. Souvenirs qui se rattachent à une petite madone sur laquelle, depuis, s'est fixé le regard des populations d'alentour, qui, à l'exemple du roi, se sont rendues vers elle maintes fois en pèlerinage. Le gothique édifice qui abrite la statuette vénérée est bien digne d'intérêt, lui aussi, par l'originalité de sa situation et les richesses archéologiques qu'il renferme. Enfin, rien dans Béhuard n'attriste l'imagination, tout y respire, au contraire, un suave parfum de bonheur et de paix, que sont heureux de venir savourer les touristes.
Au XIe siècle, le chevalier Buhard reçoit les terres du comte d'Anjou, Geoffroy Martel, en remerciement de ses services. Le nom Buhard se transforma en Béhuard à cause de la difficulté de prononciation pour les habitants.
Entre 1469 et 1482, le roi Louis XI, neveu du roi René d'Anjou y ordonne la construction d'un sanctuaire dédié à la Vierge après avoir échappé à la noyade à la suite du naufrage de son embarcation dans la Charente, une église à double nef en équerre est construite.
Béhuard, qui était un lieu de pèlerinage des bateliers avant le XVe siècle, doit sa renommée à la vierge protectrice des mariniers et des voyageurs.
Cette île se distingue entre toutes celles du fleuve par une roche de quartz siliceux, qui domine les arbres groupés autour d'elle.
Naissance d'un pèlerinage
Au cinquième siècle. Saint Maurille, ermite, disciple de Saint Martin de Tours, fut élu évêque d'Angers (vers 423-453). Circulant par « voie d'eau » il amarra sa barque au rocher de l'île qui, à cette époque, était consacré au culte d'une divinité marine. Il lui substitua celui de la Vierge Marie. Il dédia ce lieu à la maternité de Marie, « mère de notre Dieu et Seigneur Jésus-Christ » comme venait de le préciser le Concile d'Ephèse (431). Il la supplia d'être la protectrice des riverains et mariniers au péril de la Loire.
C'est ainsi qu'il se mit à faire des miracles :
• Après avoir passé une nuit en prière, il guérit un habitant de la Possonnière qui était perclus des deux mains.
• On lui amena aussi une femme aveugle qui était enchaînée et garrottée parce qu'elle était possédée par un démon responsable de son infirmité. Il la regarda d'un œil et son regard était si fort que le démon fut contraint de sortir de la femme. Il fit le signe de la croix sur ses yeux et lui rendit la vue.
• Par ses prières il obtint un enfant pour une femme d'Angers, qui était stérile et déjà d'un grand âge.
Le roi descendait à Béhuard, la plupart du temps en bateau, empruntait un chemin bordé de souches pour parvenir au bourg et logeait chez l'habitant ou le chapelain de l'endroit. Le Port du Roy, le chemin du roy, le Logis du roy témoignent de la quelque vingtaine de visites et séjours que fit Louis XI à Béhuard.
Le premier de ses passages qui soit connu date de 1462 et c'est seulement en 1469, qu'unissant aux considérations politiques, la reconnaissance, Louis XI donna l'ordre de remplacer par une chapelle plus grande le modeste oratoire qui existait alors. Dans l'une de ses lettres datée du 26 juin 1469, il écrit « Pour la grande et singulière dévotion que nous avons à la glorieuse Vierge Marie et en souvenir des grands et vertueux miracles qui arrivent chaque jour en son honneur et par ses intercessions et prières en une chapelle nommée la chapelle de Notre-Dame-de-Béhuard, assise au pays d'Anjou, nous avons naguère fait acquérir et acheter certains héritages de nos deniers et les avons donnés, cédés et transportés à la dite chapelle... ainsi qu'il est contenu et déclaré en nos lettres patentes scellées de soie et cire verte... » (Lettre de Louis XI, IV, 3.)
Les armes de la commune se blasonnent ainsi :
D'azur à la nef d'or voguant sur une mer de gueules, au chef cousu du même chargé d'une Notre-Dame d'or accostée de deux fleurs de lis du même.